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Conrad boucle son Vendée Globe après un démâtage


« Ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait » :

- faire le tour du monde sans assistance et sans escale

- mais aussi sans énergie fossile - l’électricité venait uniquement des panneaux

solaires et de l’hydroliennes

- en démâtant à 3 jours de l’arrivée

- et sans avoir de nourriture depuis 10 jours….


Cette phrase Mark Twain résonne de toute sa puissance aujourd’hui aux Sables d’Olonne où Conrad Colman vient de boucler son 3 e tour du monde. Mais il termine celui-ci sous gréement de fortune ! Dans l’histoire du Vendée Globe, seul Yves Parlier avait réussi cet exploit, parvenant à réparer son espar en mer.


Conrad inscrit aujourd’hui son nom dans l’histoire du Vendée Globe, non seulement

parce qu’il a bouclé cet Everest de la course au large en solitaire, mais aussi parce qu’il

boucle cette course hors norme en ayant réussi à se relever d’un démâtage à quelques

jours de l’arrivée.


Mais pour ceux qui connaissent Conrad, du moment où il a annoncé avoir sauvé sa bôme et pouvoir envisager de faire un gréement de fortune, cela ne faisait aucun doute, il allait réussir à boucler ce Vendée Globe dont il rêve depuis 10 ans.

Car Conrad est un marin acharné, un marin qui n’abandonne pas, un marin qui ne lâche rien, jamais. La preuve en quelques faits marquants de ce tour du monde qui ont révélé toute la ténacité et le talent de ce jeune trentenaire néo-zélandais, basé à Lorient.


Les faits marquants du tour du monde :


05.11.16 : une surprise de dernière minute

La veille du départ du Vendée Globe, Conrad signe un partenaire titre : Foresight Group.


10.11.16 : une première audiovisuelle

Conrad envoie la première image de drone prise sur un Vendée Globe. Foresight Natural Energy passe alors au large de Madère.


03.12.16 : au feu les pompiers

A peine Conrad avait-il fêté son trente-troisième anniversaire (il est né le 2 décembre)

que les bonnes fées s’étaient détournées de son bateau … Entre un vrac qui couche son

IMOCA à 90° et un départ de feu dans la cellule de vie, Conrad est mis à rude épreuve. Il s’en sort avec des brûlures qu’il met tout l’Océan Indien à soigner mais qui n’entameront pas sa bonne humeur.


02.01.17 : vraiment seul au monde

Décidement, Conrad n’a vraiment pas eu le droit de profiter des moments de joie de ce

tour du monde plus de 24 heures. A peine entré en 2017, il subit un problème qui a bien failli lui couter la vie sur ce Vendée Globe. Au niveau du point Némo (le point du globe le plus éloigné de toute terre) en plein Pacifique, une latte de sa grand-voile se brise. Conrad fait la réparation nécessaire le plus rapidement possible car une dépression lui fonce droit dessus et il doit gagner le Sud pour s’écarter de la route de vents annoncés à plus de 70 nœuds.


Un malheur arrivant rarement seul, c’est l’étai de voile d’avant qui cède. Les étais (au nombre de 3) sont des câbles sur lesquels sont enroulés les voiles d’avant. Ils servent à maintenir le mât à la verticale. La voile fixée sur l’étai se déroule et dans une houle de 8 mètres, le bateau est couché sans parvenir à se relever. Non manoeuvrant, dans un bateau à l’horizontal, Conrad n’a d’autre choix que d’attendre : attendre que la voile s’abime suffisamment pour se détacher et libérer ainsi le bateau de sa gite anormale, ou attendre que le bateau démâte. Après 12 heures dans les pires conditions que Conrad aient jamais connues, la voile d’avant se détache enfin et le bateau retrouve sa position verticale. Sang froid et détermination ont été les maître- mots du skipper pour gérer cette crise.


10.02.17 : si près du but

Il est 23h00 le vendredi 10 février lorsque Conrad appelle son équipe à terre pour les

prévenir du démâtage de Foresight Natural Energy au large des côtes portugaises, à

seulement 700 milles de l’arrivée. Après 97% de son tour du monde, le skipper kiwi est

contraint de larguer son gréement ne parvenant à sauver qu’un bout de la grand-voile et la bôme. Quelle chance ! Le hasard faisant bien les choses, il se trouve que le bateau de Conrad Colman - construit en 2005 - a la particularité d’avoir un mât très avancé et donc une bôme particulièrement longue : 9m50 quand les bateaux d’aujourd’hui ont des bômes d’environ 6,50m à 7m.


15.02.17 : et ça repart

Après avoir dû attendre que les conditions s’améliorent, Conrad parvient à entamer la

construction de son gréement de fortune : consolider la bôme endommagée pendant le démâtage, tailler une voile dans ce qu’il reste de la grand-voile. Conrad réalise d’ailleurs la première voile à corne d’un gréement de fortune - on retrouve ici l’influence de sa formation de maître-voilier. Il hisse le nouvel espar construit à partir de l’ancienne bôme et, grâce à un petit coup de pouce météorologique amenant des vents favorables, se met en route le 15 février pour rallier les Sables d’Olonne sans assistance et terminer ainsi le Vendée Globe en course.


24.02.17 : Il était temps

Conrad boucle son Vendée Globe en 16 e position après 110 jours 1 heure et 58 minutes de mer. La lutte pour passer la ligne d’arrivée a duré jusqu’au bout puisque le marin néo-zélandais n’avait emmené de la nourriture que pour 100 jours. Il a donc dû finir son tour du monde en se nourrissant de ses rations de survie, soit environ 600 calories par jour maximum.


Alors oui, Conrad est un marin hors-norme, un aventurier moderne, à la fois végétarien

et écrivain. Il a également été le premier à faire vivre son aventure à travers les sons de

son bateau. C’étaient les Oceanic Podcast. Pour toutes ces raisons et parce que le Vendée Globe est une course unique, le public a fait le déplacement cette nuit pour accueillir un marin dont l’aventure restera gravée dans l’histoire du Vendée Globe 2016-2017.









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