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Nouvelles du bord 10.11.2016


Quand on voit la terre après quelques jours en mer, ça a toujours le même effet ... le marin devient un peu obsédé par cet point fixe et se met immédiatement à penser à de la verdure, du sable blanc et le confort de la maison. Si c'est le cas pour moi quand je vois une île déserte, ici Porto Santo juste à côté de Madeire, imaginez un peu la tête que faisaient nos ancêtres marins quand ils voyaient le sable blanc alors qu'ils n'était même jamais sûrs de revoir la terre!


Pourquoi je passe si près de Madeire? C'est parce que la météo joue un peu avec la flotte et surtout une zone de haute pression sans vent qui s'étend des Açores jusqu'à Gibraltar. On peut bien voir cette zone sur les cartes météo mais aussi sur le tracker de la course (j'ai le même que vous!) où vous voyez des bateaux filer à l'Ouest puis ensuite à l'Est pour essayer de s'échapper. Hier j'ai décidé de me séparer de mes camarades et je saurai un peu plus tard aujourd'hui si mon pari paye. Pour l'instant je file à l'Ouest avec un vent stable ce qui n'a pas l'air d'être le cas de tous alors je croise les doigts!


Le ciel voilé empêche mes panneaux solaires de fonctionner à plein régime mais j'ai profité de bonnes vitesses hier pour recharger complètement mes batteries avec mon moteur/ hydro-generateur Oceanvolt. Alors que je filais, j'ai dû me détourner car j'ai croisé la route d'un bateau d'exploration sismique qui m'a demandé de changer de route si je ne voulais pas me prendre les câbles qu'ils trainent sur 6 milles derrière leur bateau. Convainquant. J'ai trouvé assez ironique pour un bateau 0 émission d'être forcé à me dérouter par des gens qui cherchent du pétrole...

A part les cargos j'ai peu de compagnons. C'est un peu comme si je naviguais dans un désert gris et salé avec aucun oiseaux ou vie marine visible. J'ai hâte de passer les îles pour naviguer sous le ciel bleu, avec mon spinnaker et l'arrivée des poissons volants!




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