Newsletter #25, semaine 10
Cap Horn!
Après 66 jours 16 heures et 14 minutes de course, Foresight Natural Energy a franchi le Cap Horn. Avec déjà 2 tours du monde en double à son actif, c’était la première fois que Conrad passait le cap mythique en solitaire « c’est un véritable soulagement pour moi après un Pacifique compliqué et pendant lequel j’ai vraiment dû repousser mes limites pour ne pas abandonner tant les galères techniques se sont enchaînées. Je suis ravi d’être en course et de remonter vers la maison ». Les conditions étaient modérées pour cet endroit connu pour ses tempêtes avec une vingtaine de noeuds de vent. Un passage tout en douceur (pour une fois !!) dans l’Atlantique.
Les voiles
Vous avez beaucoup entendu parler voiles jusqu’ici. Avec les problèmes de pilote automatique, le drame avec l’étai, il manque maintenant à bord un Code 3 (ou gennaker), un J2 et un J1 sur les 9 voiles autorisées à bord. Mais à quoi servent elles et qu’est ce que cela veut dire pour le reste de la course?
Le grand spinnaker est la voile blanche et ronde qui rend bien sur les photos de drone et surtout qui sert à avancer quand le vent vient de l’arrière. Les voiles plus plates sont appelées focs ou J1, J2, J3 et servent pour le près, pour remonter au vent. Les autres des « codes » ou gennakers, elles sont utilisées pour le travers, c’est à dire quand le vent vient du côté du bateau.
Le regretté J2 est beaucoup utilisé dans des conditions médium (comme celles qu’il rencontre actuellement) et pour le travers quand il y a beaucoup de vent. Comme il y a beaucoup de près pour la remontée de l’Atlantique, Conrad devra utiliser son Code 0 qui est fait pour des conditions bien modérées ou son J3, une voile pour le près mais dans le gros temps. Il y a de grosses différences de taille entre ces voiles donc en fonction des conditions elles seront malheureusement soit trop petites soit trop grandes. Comme il le résume « Essayez de conduire une voiture avec seulement la 1e, la 4e et la 5e vitesse et vous aurez tout compris au problème ! ».
Cap au Nord
Les marins sont unanimes pour dire que ce passage du Cap Horn fait du bien au moral. Les raisons sont nombreuses: les températures remontent, l’étrave pointe vers « la maison », on entame, si tout va bien, le dernier mois de mer! Le seul point négatif c’est la météo qui pousse souvent les navigateurs à remonter au près ( avancer avec le vent presque en face), une allure peu agréable car le bateau tape énormément sur les vagues et les vitesses sont bien inférieures aux allures des semaines passées. Conrad est en plein dans cette phase le long des côtes brésiliennes. Encore un peu de patience avant de pouvoir profiter à nouveau d'allures plus agréables!